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15 mars 2010 1 15 /03 /mars /2010 19:38



planète doigts


Glen Baxter n’est pas un anti héros  de manga canadien, et quant à le définir, je m’en garderai.

J’aime, de Baxter, son absurde très peu intellectuel – même si des références à la poésie contemporaine apparaissent dans son œuvre – et son humour très anglo-saxon.

J’aime cette mise à mal de l’illustration des livres pour la jeunesse d’avant l’invention de la littérature pour la jeunesse de qualité (enfin… pour la tranche des plus de 7 ans, on passa alors des merveilles des albums du Père castor à des imageries plus discutables) et ces professeurs affublés d’une queue de chien, ces polentas transformées en revêtement de sol.

J’aime ses détournements de la culture populaire, qui permettent à chacun de reconnaître un peu de ce qui, enfant,  faisait rêver certains d’entre nous ; il suffit, pour plonger avec délices et trouble dans sa folle déclinaison du roman pour jeunes, d’opérer une  « traduction » des lectures anglaises qu’il évoque aux lectures françaises des années… trente, quarante, cinquante ?... en fait, de toute la première moitié du XXe siècle, car on ne lisait pas les éditions de sa génération mais celles de toutes les strates précédentes : en résultait un étonnant mélange des genres d’illustration, de l’art nouveau du tout début du siècle aux dérives expérimentales issues de l’évolution des techniques d’impression, en passant par maints styles n’ayant pas laissé de noms dans les dictionnaires d’artistes du siècle. Pour avoir pu mettre côte à côte toutes (ou presque) les éditions illustrées d’un même roman,  je promets que leur exposition constituerait une installation magnifique… projet à suivre ! Mais... oui, Baxter ne dira peut être rien aux plus jeunes, ou tout au moins en auront-ils une vision différente.

Un jour je n’y tins plus : je m’armai de ciseaux et taillai dans le papier les bêtises qui surgissaient d’elles-mêmes à mon esprit, à la vue de bandes dessinées trainant là. Est-ce que quelque chose me retenait de faire subir le sort aux images rythmant les édifiants romans de ma propre jeunesse ? Plus tard, je m’attaquai aux illustrés du marchand de produits orientaux du quartier voisin…

Le résultat est navrant, la bêtise règne en maîtresse dans ces saccages réalisés sans soin ; la faiblesse de niveau est-elle révélatrice de la médiocrité de ce qui me fait rire ? Mais qu’il est bon de se laisser aller à ce penchant ! L'image qui illustre cet article en est le fruit, allez plutôt voir  le site de Glen Baxter

et si vous n'avez pas peur, une partie de mes autres baxtérisations (ma période indienne suivra plus tard...)

 

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