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Repiquées sur ce que j'avais posté sur zazieweb il y a quelques années, voici quelques balises de lecture.
Les relire maintenant me laisse un petite impression de... mais je les signe à nouveau sans état d'âme...



Toute passion abolie, de Vita Sackville-West

           
              ni mièvres ni pontifiantes, quelques pages pour parler de la vie quand elle va finir ; apaisantes en notre époque de jeunisme effréné, de défonce à tout prix et de tourbillon trompeur

... il est agréable d'écouter l'apaisant "Knoxville : Summer of 1915", de Samuel Barber, après avoir refermé ce beau livre

 
Le songe des héros, d'Adolfo Bioy Casares

                         arrêtons de mettre Bioy Casares en appendice de Borges, même s'ils sont étroitement liés ; inutiles comparaisons écartées, reconnaissons que ce titre est sans doute son chef d'oeuvre, en tous cas un fin plaisir de lecture et de réflexion

... quoiqu'il paraisse intéressant d'écouter les tangos cités dans le livre, je suggère de se laisser emporter dans la musique d'Orfeu negro, de Camus : un écho parfait au texte

 Futur, ancien, fugitif, d'Olivier Cadiot

                         premier cas (le mien) : on est emporté contre vents et marées dans le texte et on en accepte bien sûr toutes les surprises... quelles délices !

deuxième cas : c'est quoi, ce truc ? j'y comprends rien!... tant pis pour vous !

... pour les uns comme pour les autres, fausse mise en abyme ou consolation, je propose l'écoute de la bande originale de la série Le Prisonnier, surtout le volume 1

L'homme à tout faire, de Robert Walser

                         le tragi-comique de l'inadaptation au monde, douloureusement et superbement écrit de l'intérieur ; tout ce qu'écrit Walser est bouleversant en ce sens que Walser est un exemple bouleversant de la singularité face au plus grand nombre ; à penser et repenser

... entre deux chapitres, l'écoute du groupe musical Die Knödel, par exemple leur album Verkochte Tiroler, sera certainement déroutante, mais pourquoi pas ?

 La nuit de l'indigo, de Satyajit Ray

                         c'est beau parce que c'est bon, c'est intelligent parce que c'est vrai, c'est amusant, émouvant, surprenant, et on est très pauvre de mots pour exprimer l'univers littéraire très singulier de Ray... de toutes façons, très différent de ce qu'on connait de lui au cinéma

Le plan déchiqueté, d'Abe Kobo

                         pour ceux qui adorent ne pas être sûrs d'avoir tout compris et qui plongent avec délectation dans l'univers trouble d'un autre ; or tout Kobo est une déclinaison de ce principe d'incertitude...

 La véritable histoire de Monsieur Arenander, de Lars Gustafsson

                         tout Gustafsson est à lire, celui-ci est peut-être plus abouti encore, plus décalé ? mais tout Gustafsson est bien à lire (oui, commencer peut être par L'après-midi d'un carreleur ? à tomber raide !)

 La femme changé en renard, de David Garnett

                         c'est très troublant et assez rare comme thème et comme approche ; Garnett est toujours surprenant, ne se répète jamais et n'a pas besoin d'hermétisme ou d'intellectualisme pour aborder des sujets profonds... et puis c'est si voisin du Bloomsbury group...

 A la recherche du temps perdu, de Marcel Proust

                         entre deux, la lecture de Proust est un long moment inoubliable auquel on rêve de s'abandonner à nouveau dès que tous ces agaçants et alléchants romans nous laisseront tranquilles ; un plaisir supplémentaire ? le lire dans le métro, comme l'auteur espérait être, un jour, lu

Le plus beau fleuron du club, de Marieluise Fleisser

                         il faut lire ce livre, en parler, y penser, se demander d'où il vient, se demander où l'on va ; se demander si l'on n'a pas une impression de déjà-vu, de déjà-vécu... un texte des années trente qui semble tellement peu démodé, il y a de quoi se poser des questions

 Le contrôleur bulgare, de Deszö Kostolanyi

                         ce titre est la perle du recueil de nouvelles dans lequel il est publié ; à conseiller à tous, puisqu'on est tous intéressés par la communication, non ? et ce texte de quelques pages est tellement mieux que les âneries dont on nous rebat les oreilles à longueur d'année sur le sujet

 La douce colombe est morte, de Barbara Pym

                         entre deux, Pym est beaucoup plus fine que ce que laissent entendre certains, et l'amertume du thé, les chrysanthèmes aux tons passés et les pasteurs à marier nous ouvrent parfois des horizons inattendus... plus l'humour, of couse !

... la consommation de sherry est insidieusement conseillée durant la lecture de cet auteur (attention, du sherry = xeres = jerez, ne pas confondre avec l'alcool de cerise hyper sucré !)

 Les feux, de Shohei Ooka

                         la guerre [ou tout extrême] ; revient-on d'un dépouillement presque total de son humanité ? un des très rares exemples de romans dont l'adaptation cinématographique (Feux dans la plaine, de Kon Ichikawa) n'est pas décevante

L'homme flambé, de Michael Ondaatje

                         j'ai eu l'impression en lisant ce roman d'être totalement midinette [et très heureuse de l'être] ; qu'importe, le miracle opérait, l'emportement dans une histoire de passion ponctuée [un peu maladroitement peut-être ?] de notes musicales insistantes

 Mémoires secrètes d'une poupée, de Silvina Ocampo

                         on retrouve avec excitation l'univers curieux de cette société argentine incomparable, si éloignée du poisseux sud-américain à la Garcia-Marquez (sans jugement négatif de ce dernier !) ; plus qu'une enclave européenne, je dirais une petite planète irréductible aux accents variés

  L'épreuve du feu, d'Ernst Weiss

                         l'expressionnisme en mots... attention, ça peut faire mal ! et il faut vraiment aller jusqu'au bout de ce roman perturbant... pour éviter le traumatisme

... pour se remettre de cet ouragan j'apprécie assez le genre de musique portée par la voix d'Andreas Scholl : Jetzund kömpt die Nacht herbey par exemple

 La réticence, de Jean-Philippe Toussaint

                         qu'il est habile, l'animal ! s'il ne faut en lire qu'un, et avant de se lasser de cette nonchalance agaçante, c'est le titre à choisir dans le catalogue Toussaint

 Le lit très bas, de Sabine Macher

                         une écriture du quotidien, point à la ligne... reste au lecteur à savoir s'approprier cette poésie des jours qui passent, et s'il sait déjà faire de sa vie une page de petits poèmes atmosphériques, c'est gagné... sinon, voici une introduction idéale à l'exercice

 The long goodbye, de Raymond Chandler

                         n'est-ce pas son meilleur ? l'écriture rend le lecteur proche de Marlowe à le toucher ; c'est bien plus impressionnant en v.o. quand on peut lire l'américain, même si on le lit mal, car la magie opère en dehors du mot à mot

 Le visiteur royal, d'Henrik Pontoppidan

                         c'est une merveille sans tapage, du genre de ces textes qui nous remettent en nous-même, hors des bavardages oiseux auxquels on se laisse prendre trop souvent

 Ma vie dans la brousse des fantômes d'Amos Tutuola

                         incursion dans une littérature démesurée et déconcertante, à l'aune du continent africain ; curieusement, le roman restitue assez bien la composante orale de cette culture

... quitte à s'exporter, autant plonger, pour accompagner ce dépaysement, dans la musique du beau Raghunath Manet

 Le voyage indiscret, de Katherine Mannsfield

                         troublant, assez cinématographique ; il faut se laisser guider par des cadrages imposés, des éclairages improbables... ah, la sensibilité acérée de Mannsfield !

 Le brocart, de Teru Miyamoto

                         ce beau roman est peut-être, entre autres choses, un bon moyen d'approcher la compréhension de ce que serait réellement une spécialité japonaise : le suicide en couple... (comment ne rien dire sur un roman que l'on a envie de faire lire !)

 L'omelette byzantine, de Saki

                         bon, l'humour, ce n'est pas évident, et en plus c'est très marqué historiquement, et très marqué géographiquement aussi, et très marqué socialement encore, et on trouvera des tas de raisons de se méfier... alors autant essayer, simplement, la lecture de Saki

  La grosse femme d'à côté est enceinte, de Michel Tremblay

                         Tremblay n'est pas radin : contrairement à ce que l'on pourrait croire il n'y a pas une mais une myriade de femmes enceintes dans cette évocation tendre du Montréal d'il y a 50 ans ; depuis il a beaucoup écrit (roman, théâtre) ce petit monde et ses personnages reparaissants, mais je garde de la tendresse pour ce titre

 Dumala, d'Eduard von Keyserling

                         l'impressionnisme en mots ; je crois que c'est encore mieux à lire en automne, en buvant à petites gorgées une tasse de Margaret's hope

  L'orme plus grand que la maison, de Kumiko Muraoka

                         un de ces exercices involontaires de séduction d'une littérature étrangère, très étrangère, si étrangère que ça ?... une autre forme d'impressionisme, dans laquelle semblent exceller maints japonais (avec en prime le plaisir du papier d'un éditeur soigneux)

 

 

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