je me suis levée, j’ai pris une douche, j’ai préparé mon petit déjeuner, j’ai petit déjeuné, j’ai fait la vaisselle, en pensant à ces personnes que l’on transporte, aujourd’hui, d’un camp géant improvisé organisé à des lieux encore inconsistants, j'ai fait tout ça avec comme seule habitation une désolation vaine.
en pensant à ces personnes que l’on transporte, aujourd’hui, d’un camp géant improvisé organisé à des lieux encore inconsistants, je me suis quand même levée, j’ai quand même pris une douche, j’ai quand même préparé mon petit déjeuner, j’ai quand même petit déjeuné, j’ai quand même fait la vaisselle
et je reste avec cette gêne, ce scepticisme, la présence insistante de cette situation si étroitement reliée à d’innombrables questions humaines dans le temps et l’espace, au chaud du petit temps et du petit espace de nos consciences froides
et j’écris ceci avec comme seule habitation une désolation vaine