sortie en fin de journée
je ne vis qu’une personne de toute la promenade
la montagne fumait dans ses replis et avait la tête dans les nuages
en face, une montagne de nuages bien imitée, aux tons et volumes convaincants
bien plus haute, elle menaçait d’un puissant envahissement
c’était l’heure de sortie des chats, en général roux, et une bande de tigrés
une maison à vendre m’expliquait bien que le terrain était insuffisant
et peut être ses voisins à 4 voitures et un chat étaient-ils invivables ?
les jardins embaumaient, la pluie soutenait les parfums
chacun avait organisé son lot ; arums ou lilas, pots ou bordures
un coin de rue grimaçait son odeur de fusains, plus loin un conifère fier
alors j’ai pensé « on dirait que les maisons sont équipées de récepteurs de télévision
on dirait que les gens sont intéressés par les milliers de morts à l’est
ou par les changements de valeur de divers produits ou entreprises
ou par la production de tel artiste promu télévisable »
et là, du calme, du semblant de soir d’été, la quiétude du soir
pour moi qui sait l’écouter