un peu d'eau
(peut-on lire l'avenir,
dans la disposition aléatoire des gouttes d'eau dans un lavabo ?...)
un peu d'eau
(peut-on lire l'avenir,
dans la disposition aléatoire des gouttes d'eau dans un lavabo ?...)
cette fois-ci, la rencontre a lieu...
dans la rue, enfin, dans la vitrine
et un jeu d'orientations fait qu'apparaît
une voiture avec deux arrières :
dans ma rue, on l'ouvre !
est-ce le fait d'être née "Poissons" ?
je suis un être paradoxal et fluctuant...
par exemple je ne renonce pas à mon idée de pétition pour démontage de la Tour Effeil, construction très satisfaisante d'un point de vue "maman ! maman ! regarde ce que j'ai fait !" "oui, fiston, c'est très bien" mais assez épuisante moralement si l'on songe à la vanité et au dérisoire du concept de progrès (puisque tout ce qui croît décroît ensuite), sans parler de la risible érectibilité de l'appareil...
néanmoins, ayant dû passer pendant 10 ans devant la bestiole, le jour où j'ai acquis mon appareil photographique je me suis laissée aller à la mitrailler, ou plutôt, jetant un coup d'oeil blasé dessus, je shootais par-ci par-là et accumulais les tours...
quelques unes de ces prises figurent dans l'album Tours...
on a une envie de trouver le moyen de partir vite...
avant que la matière des lieux se transforme,
en un tour de passe passe expressionniste !
au secours !... je cours !...
on a le tournis de toutes ces évocations
Hitchcock, que ferais-tu de ce décor ?
et quel rôle impossible y jouer ?...
quelle ombre se glissera entre ces piliers massifs ?...
si l'on devait toquer à cette porte,
quelle main, soudain amaigrie, sur ce heurtoir ?
et si l'on restait prisonnier entre deux siècles ?...
quel pas résonnerait sur ce pavé usé ?
au gré de la déambulation
des questions traversent l'esprit :
qui peut apparaître à cette fenêtre ?...