L'HUMEUR DE LAFO

chez Isatis, difficile de ne pas lire jusqu'au bout : la parole est en flot et charrie des opinions et observations argumentées, pas de langue de bois et une justesse rare pour intéresser sans être dans le courant...

il y a aussi des photos, des objets, des histoires... tout un farrago (j'ai appris le mot) à fouiller avec grand plaisir !

une des photos que je préfère, volée là-bas :

un moyen de se réchauffer :

une bonne soupe au potimarron

moi je fais juste bouillir

un bel oignon,

un gros morceau de potimarron

un peu de pomme de terre pour épaissir,

sel, laurier

je rajoute hors feu de la poudre de cardamome

je mouline le tout et déguste avec un peu de crème, délicieux !

les hanches de Julie

les genoux de Pauline

les pieds de Noémie

le poème s'arrête là, laissant le lecteur à son rêve ; qu'il ne lise surtout pas ce qui va suivre

...

dotée d'une poitrine modeste, j'ai toujours apprécié les jolies rondeurs de mes copines... tout en appréciant, chaque fois que je devais courir, de ne pas avoir à supporter l'anarchique comportement de mamelles charnues
je savais aussi que modeste ne veux pas dire sans relief ni consistance, ce que la gente masculine savait aussi
lorsque les copines se mirent à souffrir des hanches, genoux, pieds sus évoqués, je me réjouis d'avoir, sinon des seins copieux, des hanches, genoux et pieds parfois dolents mais toujours solides

maintenant je vais toucher du bois 

où serai-je au moment des premières vraies gelées ?

ce sera le moment de récolter le cynorrhodon

et de préparer de quoi affronter le froid

riche en vitamine C, le cynorrhodon est le fruit de l'églantier

 il est surtout délicieux en confiture ou en sirop

un peu long mais pas franchement dur à confectionner

après ? on attend de pied ferme la grippe,

et le plaisir de cette saveur particulière !

on trouve des recettes sur internet...    

(Great Yarmouth)

sous la surveillance des trente éoliennes dont je ne comprends pas les signes

j’observe au sol la variété de galets

ceux qui ressemblent à de petits paquets de chair parcourue de sang

ceux qui figurent des poèmes dessinés par Dotremont

et ceux qui s’obstinent à être des cailloux

oui, de simples cailloux

des cailloux pouvant compter les peines

des cailloux pouvant décompter les espoirs.